Aux propos inacceptables du Premier Ministre Manuel Valls

15 juin 2016 | Ecrit par Patrice MARCHAND
mise à jour:20/06/2016

Loi travail : désintox syndicale de la propagande gouvernementale

Ces dernières semaines, de nombreuses accusations aussi violentes que peu argumentées ont été portées par le gouvernement et le Medef et largement diffusées par les médias. L’objectif : tenter de discréditer la mobilisation contre la loi travail et occulter le débat de fond sur le contenu du projet de loi.

Amalgames, raccourcis voire mensonges… Pour permettre à chacune et chacun de se faire son point de vue nous restituons les faits. lire la suite  I100    sur le site de l’UGICT

mise à jour avec de nouveaux éléments 17/06/2016

Réaction de la CGT

Aux propos inacceptables du Premier Ministre Manuel Valls

mercredi 15 juin 2016

Le Premier Ministre vient d’accuser la CGT d’être responsable des violences intervenues en marge de la manifestation nationale du 14 juin, à Paris, contre le projet de loi travail.

La CGT tient à rappeler au Premier Ministre que cette mobilisation, comme les précédentes, n’a pas été organisée par la CGT mais par 7 organisations syndicales de salariés et de jeunesse qui, depuis 4 mois, dans l’unité, demandent le retrait de ce texte régressif.

Quelle est la réalité des faits ? C’est en marge du cortège de cette manifestation, déposée par les organisations et validée par la Préfecture de police de Paris, que des bandes de casseurs se sont à nouveau livrées à des exactions que la CGT a d’ailleurs condamnées officiellement, une fois de plus, dans son communiqué national.

Le Premier Ministre ne peut ignorer qu’il incombe aux pouvoirs publics, dont il a la première responsabilité, d’assurer la sécurité et le maintien de l’ordre.

La CGT souligne le sang-froid et la maitrise des militants de son service d’ordre qui, sans faillir, ont pris les dispositions nécessaires afin de garantir la sécurité des participants à cette manifestation massive.

En conscience et prenant en compte les informations données par les services de la Préfecture, les organisations syndicales ont fait le choix de ne pas aller jusqu’au bout du parcours prévu, malgré la frustration légitime des participants, pour ne pas les exposer davantage à la violence et aux incidents générés par des éléments extérieurs. Face à cette contrainte, une fois encore, l’ensemble des services d’ordre des organisations a su créer et mettre en œuvre les conditions pour que les participants, venus de toute la France, puissent rejoindre leurs moyens de transport.

La CGT tient à rappeler au Premier Ministre que, comme il n’est pas de la responsabilité des supporters d’assurer la sécurité dans et autour des stades de l’euro de football, de la même façon il n’est pas de la responsabilité des manifestants d’assurer la sécurité dans et autour d’une manifestation autorisée par la Préfecture de police.

Menacer d’interdire les manifestations est le signe d’un gouvernement aux abois.

Plutôt que de faire l’inventaire tendancieux d’éléments à charge contre la CGT, Manuel Valls ferait bien mieux d’entendre la majorité des salariés, des jeunes et plus largement des citoyens qui rejettent ce projet de dumping social et de destruction de notre modèle de société.

Montreuil, le 15 juin 2016


mise à jour 15/06/2016 à 18h00

à lire aussi : Les propos tenus ici n’engage que son auteur

Prétexte providentiel : l’enfant, les casseurs et l’hôpital Necker

Par Daniel Schneidermann Arrêt sur images. Publié le 15/06/2016 à 09h45

Depuis le temps qu’ils se frôlent, les deux thèmes. Ou plutôt, qu’on les frotte l’un à l’autre comme des silex, qu’on les tricote dans le récit politico-médiatique dominant. Terrorisme et contestation sociale : depuis le temps que les Giesbert, les Gattaz et les autres essaient de les apparier, de les marier, de faire prendre la mayonnaise. Depuis le temps qu’on exploite les concomitances, qu’on sollicite les rapprochements, qu’on déchaine le matraquage sémantique : voyous, chantage, violences, barbares, intimidations, preneurs d’otages, terroristes.

Depuis le temps qu’on interdit des manifs anti-Cop 21, au motif de l’état d’urgence. Qu’on perquisitionne des maraîchers bios, au nom de l’état d’urgence. Depuis le temps, qu’on aimerait tant transformer la CGT, et toute la contestation anti-loi Travail, en mouvement terroriste. Depuis le temps que tous les moyens sont bons.

Les vitres de l’hôpital brisées

Et voilà que se trouve le prétexte providentiel, en la personne d’un petit garçon de trois ans. « Les vitres de l’hôpital Necker brisées alors qu’il y a l’enfant des policiers qui s’y trouve, c’est inacceptable », dit Cazeneuve à Pujadas. Trop beau pour être vrai ? Et pourtant, apparemment, c’est vrai  : le petit orphelin, dont les deux parents policiers ont été poignardés par un « radicalisé » dans les Yvelines, se trouvait à l’hôpital des Enfants malades, pour le début d’un long protocole de suivi et d’accompagnement, tandis que plusieurs baies vitrées de l’hôpital étaient défoncées à coups de masse par des casseurs, en marge d’une nouvelle manif anti-loi Travail.

C’est une coïncidence, rien d’autre qu’une coïncidence. Les casseurs ne savaient évidemment rien de la présence de l’enfant à l’hôpital. Peut-être ne savaient-ils même pas qu’ils s’attaquaient à un hôpital.

Mais quelle belle occasion ! Un hôpital ! Plus fort encore, un hôpital d’enfants malades. Et encore mieux, un hôpital où se trouve l’enfant orphelin de parents policiers assassinés la veille par un islamiste radicalisé. Un peu plus tôt dans la journée, avant la casse des baies vitrées de Necker, Cazeneuve avait appelé « tous ceux qui s’attaquent aux policiers » à retrouver « un peu, au fond d’eux-mêmes, d’humanité, de tolérance, simplement en respect (…) de ce petit enfant ».

Disons-le, il aurait eu bien tort, Bernard Cazeneuve, de ne pas se précipiter sur ce rapprochement, que lui ont servi sur un plateau les masqués de la manif, et qui permettra au récit dominant de passer sous silence le manifestant grièvement blessé, quelques instants plus tôt, par une grenade lacrymogène, ou les suppressions d’emploi à l’hôpital, autrement plus destructrices pour le service public.

Comment les qualifier autrement, les casseurs masqués, que les meilleurs alliés du gouvernement ?

Initialement publié sur Arretsurimages.net

 


Mise au point

L’hôpital Necker a-t-il vraiment été «dévasté» par les «casseurs» ?

885238-000_bw5jgAussi gratuits et stupides qu’ils puissent être, ces actes sont donc loin d’avoir laissé derrière eux un bâtiment «dévasté», comme l’a dit Manuel Valls. Ce qui n’excuse absolument en rien ce genre de “comportements” et le mot est faible.

Quels sont les dégâts ?

Les principaux dégâts concernent des bris de vitres, au niveau du rez-de-chaussée de l’établissement. Une quinzaine de parois, côté rue, ont ainsi été fracturées, sans par ailleurs céder. Mais «personne n’est entré dans l’hôpital, il n’y a pas de dégâts à l’intérieur», explique le professeur Noël Garabédian, présent sur place mardi. Il souligne en outre que les patients et les équipes médicales ont été «extrêmement choqués par cet épisode traumatisant».

Nous avons d’ailleurs pu le constater hier, par nous même, malheureusement !


mise à jour 17/06/2016 à 8h00

Le visage de Manuel Valls était fielleux.

Tout auditeur de France Inter, hier, a dû se demander dans quel pays il vivait en ce moment et qui était donc ce premier ministre à la haine si tenace que chacune de ses phrases nous renvoyait aux pires époques de notre histoire contemporaine.

lire la suite sur le site du journal


 

Le syndicat Alliance s’interroge sur les consignes de non-intervention reçues face aux casseurs.Et accuse le gouvernement de vouloir décrédibiliser les mouvements sociaux.

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