Un dialogue de progrès ?

03 novembre 2015 | Ecrit par Patrice MARCHAND

Un dialogue de progrès ?
Pour sûr, le dialogue social se dégrade. La rudesse avec laquelle la colère s’exprime parfois n’a d’égal que le mépris et la morgue des pouvoirs publics et du patronat. Pour sûr, il ne sortira pas grandi de ce quinquennat qui se voulait être un changement de partition, une rupture avec la brutalité sarkoziste. Il se dégrade en effet, car il n’a pas apporté de réponses progressistes depuis des années dans des domaines essentiels.
Selon un sondage Odoxa pour LCI, France Info et Le Parisien/Aujourd’hui-en-France publié jeudi 28 octobre, à la question, “souhaitez-vous que, d’ici à l’élection présidentielle de 2017, on accélère le rythme des réformes dans le pays, quitte à laisser moins de temps au dialogue ou, au contraire, qu’on laisse le temps au dialogue, quitte à aller moins vite ?” 57% des personnes interrogées ont répondu “laisser le temps au dialogue”.

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Il y a donc bien dans l’opinion une envie de dialogue social. C’est ainsi que pour “mener des réformes économiques et sociales efficaces en termes d’emploi”, 70% des sondés “font le plus confiance à la négociation entre les syndicats et le patronat”.
Signe de l’échec patent de François Hollande et de l’exécutif sur ce terrain, 83% des personnes interrogées voient “dans les troubles causés par les taxis en juin, les agriculteurs en juillet, et ceux déclenchés par l’annonce de nouvelles suppressions de postes chez Air France, le signe d’un dialogue social qui se dégrade”.

Assurément, il se dégrade aussi quand le syndicalisme se borne à négocier sur l’agenda du Medef, dans ses locaux, selon ses règles, sur ses revendications. Le dialogue social ne sort pas grandi de ces bilatérales officielles ou officieuses, de ces négociations et marchandages de couloirs où ministres et patrons choisissent leurs interlocuteurs privilégiés en faisant fi de leur représentativité. Le climat social se dégrade parce que le dialogue social ou du moins ce qui prétend l’être, non seulement ne débouche pas sur le progrès social, mais au contraire entérine et grave dans le marbre des reculs sociaux. Quand l’inconnue des négociations se limite à savoir à quel moment certains syndicats vont accepter les reculs qu’exige le Medef, en effet, il y a crise.

La CGT ne partage pas cette conception d’un dialogue social sans les salariés et contre leurs intérêts. Sa démarche et son positionnement que ce soit pour les retraites complémentaires, à Areva ou à l’APHP sont porteurs d’un syndicalisme qui refuse la régression et qui, en phase avec les attentes des salariés, se bat pour une autre perspective au plan social.

Source http://www.ugict.cgt.fr/articles/billet/dialogue-progres

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